Enquête mixité et informatique

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Enquête mixité et informatique

Dans le cadre d’un financement du Service Public de Wallonie, Interface3.Namur se lance dans la création d’un Escape Game en ligne sur le thème de la mixité dans l’informatique. Il s’agit d’un projet de sensibilisation à destination de toute personne souhaitant s’orienter vers les métiers de l’informatique. Il deviendra également un outil au service d’organismes informant, sensibilisant ou orientant différents publics dans leurs démarches que ce soit au niveau des études, de la formation ou de l’emploi.

La plupart de gens réduisent le mot « informatique » à la consultation d’Internet ou à l’utilisation d’une suite bureautique et ignorent ce qui se cache réellement derrière les métiers de l’informatique. C’est donc une de nos missions d’apprendre à notre public cible qu’une multitude de métiers variés et professionnellement porteurs composent les métiers de l’informatique. Nous souhaitons apporter des outils pour toute personne étant dans la réflexion d’une orientation ou réorientation, ainsi que pour les professionnel.le.s de l’orientation dans le but de leur présenter les différents métiers dans le domaine des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC).

De plus, nous voulons conscientiser à la plus-value de la mixité dans le secteur informatique et numérique. Peu de jeunes filles et de femmes s’orientent vers les métiers des TIC alors que le secteur est porteur d’emploi et d’avenir. Il est nécessaire de casser les stéréotypes et de déconstruire les préjugés, afin de montrer une nouvelle image du secteur, plus attrayante, et de démontrer qu’il y a une réelle place pour les femmes dans les métiers informatiques.

Actuellement, l’informatique est principalement pensé et conçu par des hommes, les femmes, quant à elles, se limitent souvent aux rôles d’utilisatrices. Or, il est essentiel qu’elles prennent part à la conception des outils technologiques qui influencent toutes les sphères de la société et qu’elles contribuent ainsi à l’évolution du monde à l’ère numérique.

Pour que notre outil soit adapté aux besoins de notre public cible, nous l’avons concerté par le biais d’une enquête. Celle-ci a été diffusée sur nos réseaux sociaux, et également repartagée par des structures d’accompagnement à l’orientation.

Notre enquête était destinée à un public cible diversifié pour prendre en compte différents points de vue. Une fois clôturée nous avons récolté 219 réponses, que nous avons ensuite analysées. C’est une partie de cette étude que nous souhaitons vous partager aujourd’hui.

L’enquête a été pensée autour de 4 profils :

  • Travailleur.euse.s
  • Chercheur.euse.s d’emploi
  • Orienteur.euse.s
  • Etudiant.e.s / en formation

Nous avons pu récolter des réponses de chacun de ces profils, bien que les travailleur.euse.s sont en large majorité. Pour chaque profil, des questions ont été préparées pour pouvoir cibler la position que les répondants ont vis-à-vis de l’informatique.

Par rapport aux demandeur.euse.s d’emploi, il a été extrait certaines données pour identifier les raisons pour lesquelles ils n’ont jamais travaillé dans l’informatique dans les cas où ils avaient au minimum suivi dans le domaine informatique au préalable. Plusieurs d’entre eux ont affirmé ne pas avoir trouvé de travail dans ce domaine, et d’autres réponses laissées dans le formulaire laissent supposer qu’il y a une méconnaissance du métier ou des débouchées : « Je ne connaissais pas ce que cela représentait », « J’aimerais me former dans un métier plus précis ».

Au niveau des orienteur.euse.s, nous voulions savoir s’ils avaient des préjugés au sujet des métiers de l’informatique, et à qui se destinent ces formations dans ce secteur, selon eux. Premier point positif : les orienteur.euse.s s’accordent sur le fait que l’informatique s’adresse à tout le monde. Par contre, ils.elles ne proposent pas forcément cette orientation aux filles : 14 le proposent parfois/rarement, et seulement 2 le proposent souvent. Trois personnes ont également affirmé que les femmes repoussaient systématiquement cette possibilité d’orientation.

En se penchant sur les réponses des étudiant.e.s n’ayant pas choisi une filière liée à l’informatique, leurs appréciations du secteur a été confronté la représentation qu’ils ont de celui-ci. Pour ce faire, nous avons posé une question ouverte à tou.te.s les répondant.e.s à la fin de l’enquête où il leur est demandé de citer des métiers de l’informatique. Cette question permet d’évaluer la connaissance qu’ils ont du secteur. Nous avons comparé ces deux données, et ce qu’il en ressort est intéressant : toutes les personnes (filles et garçons) ayant affirmé qu’ils n’aimaient pas l’informatique, ont répondu à cette dernière question en énonçant des métiers « basiques », tels qu’informaticien, par exemple. Cette comparaison nous laisse penser que le fait que les personnes ont une réelle méconnaissance de ce que sont les métiers de l’informatique, ce qui les poussent à penser qu’ils n’aiment pas ça, et ne les laissent pas envisager une formation dans ce secteur.

Ensuite, nous avons sondé le ratio hommes/femmes dans les métiers informatiques pour voir si les travailleur.euse.s concerné.e.s étaient conscient.e.s de cette disparité. Autant du coté des hommes que des femmes, une grande majorité de répondant.e.s ont affirmé que la répartition hommes/femmes dans leur service (informatique) n’était pas vraiment équitable.

Finalement, l’ enquête a été conclue par une question posée à l’ensemble des répondant.e.s où leur avis était demandé sur les raisons qui expliquent la désertion des femmes dans les métiers informatiques. Les résultats indiquent que les répondant.e.s ne pensent pas que les métiers de l’informatique soient des métiers d’hommes, ni que les hommes soient plus doués que les femmes dans ce domaine.

Selon elles et eux, cette désertion des femmes pour les métiers de l’informatique s’expliquerait par l’impression de « culture geek » dans ces métiers, ensuite par la méconnaissance du secteur et finalement (et majoritairement) par une influence familiale, scolaire et sociale qui n’incite pas les femmes/filles à aller vers ces métiers.

Après analyse de ces données, notre ambition est claire : nous devons informer d’avantage notre public sur les nombreuses orientations et opportunités se cachant derrière l’informatique. Il est également important d’impliquer les femmes dans ce secteur pour qu’elles se rendent compte de leur légitimité à envisager une carrière dans ce domaine porteur et gratifiant. Finalement, nous souhaitons continuer à déconstruire les stéréotypes qui se sont développés autour de l’informatique, notamment par le biais des films et des séries où l’informaticien est généralement caricaturé comme étant un homme blanc, solitaire et plutôt geek.

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