Découverte des métiers de l’Intelligence Artificielle, une formation pour plus de mixité

Interface3.NamurRessources Genre-et-TICDécouverte des métiers de l’Intelligence Artificielle, une formation pour plus de mixité

Découverte des métiers de l’Intelligence Artificielle, une formation pour plus de mixité

Souvenez-vous, il y a quelques semaines nous vous parlions des avis des stagiaires de notre formation Découverte des métiers de l’informatique concernant le genre et les métiers de l’informatique. Cette fois-ci, nous avons interrogé nos stagiaires de la formation Découverte des métiers de l’Intelligence Artificielle.

La formation Découverte des métiers de l’IA

C’est une première pour cette formation orientée Intelligence Artificielle. Subsidiée par le Digital Belgium Skills Fund, la formation de 42 jours (du 7 juin au 5 août) avait pour objectif de faire découvrir le secteur de l’IA. Secteur souvent méconnu qui regorge également de métiers en pleine évolution.

Chez Interface3.Namur nous portons une attention particulière à créer des groupes de formation mixtes. D’une part pour une question d’échange mais également dans l’optique de toujours déconstruire les stéréotypes de genre dans ces métiers. Pour cette session, le groupe était composé de 3 femmes et 6 hommes.

Quelles motivations pour découvrir les métiers de l’IA ?

La principale motivation pour participer à cette formation est une volonté de se (ré)orienter. Les parcours professionnels des participant·es sont assez variés : sciences biologiques, marketing et logistique, industrie et tourisme, communication, job alimentaire et vente, finance… La majorité du groupe n’a pas eu l’impression que leur premier choix de carrière a été guidé par leur genre mais plutôt par certaines facilités d’apprentissage, une sélection du secteur en fonction de l’utilité au quotidien ou encore leur mode de vie.

Une majorité du groupe a découvert l’informatique dans leur enfance. Les autres l’ont découvert à l’école ou dans le cadre de leurs expériences professionnelles.Il est donc intriguant de se demander pourquoi les métiers de l’informatique ne sont généralement pas un premier choix de carrière. Du côté des hommes, certains ont communiqué qu’ils avaient une appréhension en termes de capacités. Pour les autres stagiaires, ce n’était pas une bonne option ou il s’agissait plutôt d’envies différentes dans leur jeunesse. Une femme a également mis en avant son appréhension de la proportion hommes/femmes dans ces métiers. Avec tous ces éléments, nous pouvons encore davantage soulever l’importance du travail à faire sur les stéréotypes liés au genre dans les métiers de l’IT tant pour les hommes que pour les femmes que ce soit en termes de représentations de genre mais également de capacités requises.

Les stagiaires se sont lancés dans cette formation plutôt axée métiers de l’IA pour diverses raisons : curiosité, intérêt pour les données et la technologie, ouverture vers de nouveaux horizons…

Leur entourage a été globalement positif à la suite de leur entrée en formation. Ils étaient tout de même curieux d’en savoir plus : « Concrètement, qu’est-ce que c’est l’Intelligence Artificielle » ?
Si cela vous intéresse, nous abordons la thématique de l’IA dans ces deux articles également présents sur notre site :

 

Et les stéréotypes de genre ?

Quels étaient les stéréotypes des stagiaires concernant les métiers de l’informatique ? La prédominance masculine dans ces secteurs est citée par plusieurs stagiaires. Cependant cela ne les a pas freinés dans l’intégration de la formation. Ils vont d’ailleurs un peu plus loin dans leurs explications. Selon eux·elles, cette prédominance serait expliquée par un mode de pensées et non par des capacités liées au genre. D’ailleurs, ils·elles précisent que ce secteur n’a pas toujours été masculin. A ces débuts, il y avait majoritairement des femmes dans les métiers de l’informatique. Enfin, certain·es stagiaires ont une vision très technique de ces métiers ce qui engendre la croyance qu’il faudrait avoir fait de grandes études pour y accéder.

En allant un peu plus loin dans les compétences informatiques liées au genre, le groupe n’attribue pas de hard skills ou de soft skills à un genre spécifique et précise que celles véhiculées dans la société seraient des constructions sociales.

Plus concrètement lors de la formation, les stagiaires ont souligné l’écoute, la bienveillance et le respect de chacun. Deux femmes soulignent tout de même avoir ressenti que leurs idées étaient validées si les personnes de genre masculin étaient d’accord également ou encore que certaines personnalités autoritaires prennent un peu plus de place sans différenciation de genre. Ils·elles conseillent donc vivement à toutes les personnes intéressées par le domaine de l’informatique ou plus précisément de l’IA de se laisser tenter par une formation dans ce secteur plus qu’intéressant et stimulant.

Regardons de plus près à la question genre et Intelligence Artificielle.

Les stagiaires sont assez mitigé·es lorsqu’on leur demande si ils·elles programmeraient différemment les comportements d’assistants IA tels que Siri ou Alexa suivant les voix choisies par l’utilisateur (voix d’homme, voix de femme, voix non binaire). Pour ceux qui programmeraient autrement la voix, ils avancent comme arguments que chaque genre a une tendance à se comporter différemment et iraient donc même plus loin en proposant des accents différents, des vitesses de parole différentes… de manière à être le plus incluant possible (genre, culture, handicap…). Pour les autres, ceux qui ne modifieraient pas la voix, les arguments avancés sont plutôt d’ordre technique : Qu’est-ce que cela impliquerait ? L’objectif final, pour eux, étant avant tout l’efficacité des réponses de l’assistant IA, se complexifier la tâche n’apporterait donc rien de plus.

Un petit sondage a également été réalisé, si ils·elles devaient programmer une IA de Helpdesk, 66,7% du groupe choisiraient une femme contre 33,3% un homme … Les stéréotypes sont-ils dès lors toujours bien présents ?

Selon les stagiaires, il s’agit plutôt de qualités attribuées au son de la voix plutôt que de compétences attribuées au genre. Ceux qui optent pour une voix féminine la qualifie de plus douce et agréable à l’oreille voir même plus compréhensible. Pour ceux qui préfèrent la voix masculine, c’est également une question de préférence de son (cette fois-ci un son plus grave donc). Ils précisent également qu’au final la voix n’est que ce que l’on entend, les compétences derrière sont les mêmes et ne sont pas attribuées à une voix mais bien à l’IA. La sensibilisation aux stéréotypes de genre a encore un certain chemin à faire et pas seulement dans le domaine de l’IT. De nombreuses croyances sont encore fort présentes concernant les qualités attribuées au genre.

Pour clôturer le sujet, nous nous sommes tout de même demandé si les stagiaires s’étaient déjà interrogé·es sur cette thématique. La majorité a répondu oui et a souligné l’importance d’y faire attention.

Comme vous le savez, cette thématique du genre dans les métiers de l’informatique fait partie des fondements de notre ASBL Interface3.Namur. Les retours des stagiaires ne font qu’amplifier notre ambition pour continuer à sensibiliser tout un chacun à ces stéréotypes de genre dans les métiers de l’IT. C’est d’ailleurs ce que nous mettons en place avec nos différents projets et lors de nos formations où nos formateur·trices sont sensibles à déconstruire ces stéréotypes tant vis-à-vis des femmes  pour qu’elles puissent prendre leur place que vis-à-vis des hommes pour qu’ils soient des futurs collègues conscients de ces biais.

X